Identité Nationale, le débat piégé !

Dans le contexte actuel d’un profond mécontentement de la population contre la politique menée, injuste et autoritaire, dure pour les faibles, douce pour les forts, le gouvernement essaie aujourd’hui de regrouper son camp autour de valeurs d’extrême droite, la xénophobie et l’exclusion de l’« autre ». En lançant un débat piégé sur l’identité nationale il tente, en liant « immigration » et « sécurité », de susciter des peurs irraisonnées dans la population.

Personne n’est dupe de cette manipulation à la veille des élections régionales.

De quel débat s’agit-il ? En réalité, le gouvernement veut imposer sa vision de l’« identité nationale » en listant dans sa circulaire quinze propositions précises sur lesquelles les débats devront être menés. Hormis quatre propositions, toutes concernent la thématique de l’« étranger » ! Certaines sont choquantes et inacceptables car elles cherchent à figer durablement la représentation des immigrés en bouc émissaire.

Le gouvernement persiste et signe sa politique de la honte en apportant comme unique réponse à la grève de plus de 5 000 travailleurs sans papier, qui demandent leur régularisation, une menace d’un projet de loi visant à fermer les entreprises qui les emploie. Les travailleurs sans papiers ne prennent le travail de personne, ils participent à la solidarité nationale par leurs cotisations et leurs impôts tout en étant privés de leur droits sociaux, ce qui fragilise aussi leurs enfants.

Les Français sont attachés à l’identité républicaine de la France. Forgée dans l’histoire, dans les grands combats républicains, sociaux, ouvriers, féministes. L’identité de la France est d’abord constituée des principes communs que la République a su faire partager à tous, et qui sont aujourd’hui bafoués : La liberté, l’égalité, la fraternité, la France des droits de l’Homme, du droit du sol, de la laïcité, de l’école publique, de l’égalité sociale et de l’ouverture au monde.

La France fidèle à son identité, la France qu’on aime, c’est une France qui défend son modèle social, qui promeut les services publics, de l’école à l’hôpital, de la mairie à la Poste, parce qu’ils sont les moyens de l’égalité.

C’est dans cet esprit qu’aux Ulis, comme partout dans notre pays, nous devons sans relâche concrétiser la promesse républicaine de la France  qui accueille, intègre et émancipe de nouveaux citoyens. Nous savons que la vraie richesse de notre pays réside dans sa diversité.

Il y a tout juste un an, je vous annonçais les résultats de la votation citoyenne. Près de 1 000 Ulissiens se sont exprimés sur le droit de vote et d’éligibilité des étrangers non européens aux élections locales et près de 70% d’entre vous sont favorables à ce qu’ils exercent pleinement leur citoyenneté sur leur lieu de résidence. Aussi, nous créerons très prochainement un Conseil des résidents étrangers qui donnera, aux Ulis, la parole à tous ceux à qui l’Etat ne la donne pas.

Tous Ulissiens, tous citoyens, telle est notre devise.

                                                                                                          Maud Olivier